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Association Mir-w-Art

Programme 2024
   

Portraits d'artistes

Références
Avec le support généreux de








Impressions personnelles

Octobre 2014 - La vie

Cette semaine, j’ai écouté le témoignage d’un dirigeant victime d’un accident de la vie qui a eu la chance de s’en remettre. Vous le reconnaîtrez peut-être.

En substance, son témoignage consistait à nous dire que cette épreuve lui avait fait prendre conscience d’une vie en dehors de la course effrénée à la réussite et au succès qui nous a été enseignée à l’école et après. Et des personnes à écouter et accompagner.

D’un côté, le partage était intime et touchant à cet égard.

D’un autre côté, il était gênant d’entendre quelqu’un ayant reçu beaucoup et ayant certes fait fructifié ses talents oser dire qu’il avait été aveugle et sourd si longtemps.

Regardez les œuvres proposées par Mir-w-Art et partagez vos impressions personnelles. Venez écouter et rencontrer ces artistes qui ont pris le parti d’une forme de marginalité pour nous offrir un regard critique sur le monde.

Fanny

Mars 2007 - De toile à toile (de Lino de Giuli)

L'envie de peindre un peu plus loin,
de se pencher à la fenêtre
et d'y inscrire les mêmes signes.
- - -
Partout des preuves
à peine révélées,
des traces de ces preuves,
l'aveu accumulé, usé,
sans cesse piétiné,
l'aveu irrépressible
ressurgira, terrible.
- - -
Le vent
par le travers
indique la direction
des rêves.
- - -
Les gribouillis chuchotent.
Sans l'amarre de ce rouge
il s'enfuiraient.
- - -
il nous surprend ici,
s'arrête,
marque au fer
et vérifie sans s'évanouir
que le ciel se déplace
autant que la dérive.
- - -
Tout semble résolu :
la croix,
le paquetage,
les lignes indispensables,
la fin du temps envisageable.

Yvon Bohers

Decembre 2006 - Edito

La dernière fois, avec Anto, j'étais triste de la fin de l'exposition. Cette fois-ci, avec Marc, aussi mais j'ai décidé de ne pas laisser de place à cette nostalgie car il y a beaucoup de motifs de se réjouir.

Cela a été évidemment difficile le dernier mercredi en sortant de la galerie, en me retournant sur cette femme si belle, point focal de l'accrochage, autour de laquelle tout s'organisait si brillamment. Savoir que plus jamais ces oeuvres si belles, ensembles ne se retrouveraient....

Cela étant dit, je suis très heureuse du bilan de l'exposition et de ces deux années que Mir-w-Art vient de fêter.

Je vais parler en termes financiers, après l'envolée lyrique du début.

A chaque exposition, les artistes vendent beaucoup: en une semaine, de nombreuses pièces partent et les peintres repartent allégés de leurs oeuvres mais enrichis de vos regards et d'espèces sonnantes et trébuchantes (à titre d'exemple, Anto est reparti avec près de 12 000 € et Marc près de 16 000 €). Je rappelle que l'intégralité de ces sommes leur revient et que l'association ne prend aucune commission. L'argent est certes important mais au-delà de ça ce succès valide leur création et les recherches qu'ils effectuent à travers leurs oeuvres.

Leur talent est sans conteste la source de toute cette richesse évidemment mais je voulais aussi vous remercier de votre fidélité et de votre participation active, via votre présence aux vernissages, vos visites pendant les we et votre cotisation annuelle. Je vous engage à poursuivre cette mobilisation en renouvelant notamment vos cotisations pour 2007 (formulaire en ligne). L'association fait une différence concrète et significative dans les vies de personnes qui le méritent et à ce titre doit continuer et développer son action.

Je voulais remercier Peter et Jérémy pour le travail de grande qualité qu'ils font avec le site Internet qui s'étoffe et qui fonctionne très bien. Merci également à la société Arcos et à Towers Perrin pour leurs généreuses donations.

Le programme de l'année prochaine est déjà bien rempli. Nous accueillons:
- Lino de Giuli - fin mars
- Annie Zimmermann - fin septembre
- Claude Apert - début décembre

Vous pourrez bientôt consulter sur le site toutes les informations concernant les artistes.

N'oubliez pas de nous envoyer tous vos amis artistes et continuez à venir nombreux avec vos amis.

Je vous souhaite à tous un très Joyeux Noël et une bonne année avec un peu d'avance.

A bientôt,

Fanny

Decembre 2006 - La passion selon Marc

Les œuvres exposées comportent des dessins qui ont plus de 30 ans et des huiles plus récentes, qui renouent avec le passé, inspirés par l'histoire du peuple Arménien. Elles procèdent d'une inspiration plus sombre que les œuvres des précédentes expositions. Mais pour autant il ne s'agit pas d'une rupture avec mon travail antérieur, mais cela reflète une inspiration plus tendue, comme un retour vers moi-même.

La liberté de m'exprimer plus légèrement m'amène à répondre au travail précédent par une composition plus dense : la légèreté et la liberté d'être redonnent vie à mes visiteurs intérieurs, très présents aujourd'hui. Il faut lier ces deux facettes de mon inspiration. Mêler le sublime à l'atroce. La recherche continue…

Marc

Novembre 2006 - Mon ami

Après Anto, il fallait Marc, c'est une évidence.
J'ai déjà dit beaucoup sur Marc mais ce n'était qu'un début.

C'est d'abord un grand peintre qui devrait être dans les musées et les grands espaces publics pour que tout le monde ait la chance de pouvoir admirer sa peinture. Marc peint des rêves, des apparitions (sic). Quand on lui demande son intention, il répond simplement qu'il peint ce qui veut sortir à ce moment-là de sa vie et de ses préoccupations. Parfois celles-ci sont légères (ou du moins c'est ce qu'on veut bien croire, assoiffé que nous sommes de signifiant optimiste nous permettant d'éviter d'affronter nos démons.) comme lors de l'exposition précédente. Parfois les apparitions sont plus denses, comme c'est le cas aujourd'hui.

Marc est également un grand poète humoriste, insatisfait, exigeant et déchiré entre des attentes contradictoires.

Allez, j'arrête. C'est difficile d'écrire sur une personne à qui l'on tient sans la trahir. On commet là un acte d'impudeur total au détriment de quelqu'un d'autre.

Je vous ai déjà invité plusieurs fois à le faire : venez rencontrer Marc.

Fanny

Septembre 2006 - Déprime post exhibitum!

Organiser une exposition, c’est super mais c’est triste à la fois parce que nous savons déjà qu’elle va finir trop vite! C’est le côté déplaisant de la formule hebdomadaire qui, sinon, n’a que des avantages (nous en sommes de plus en plus convaincus).

Alors voilà la semaine Anto est finie. Il y en aura d’autres avec Anto dans le futur mais que c’est long d’attendre!

Comment décrire les sentiments qui animent et l’artiste et l’organisateur après? Et bien c’est comme après une bouffée d’adréline très forte. On est laissé tout raplapla, tout en étant émerveillé de l’expérience que l’on vient de vivre. Et pourquoi ça? Parce que pendant la semaine, on vit au rythme de l’artiste et de l'exposition. On se voit beaucoup, on s’appelle tout le temps pour savoir qui est passé, qui n’est pas passé, qui a acheté quoi, qui est intéressé, on théorise sur la vie, on rit, on se rencontre sur un plan très affectif : celui d’une création. On échange nos amis – on voit nos amis. On vit à 300 km/h en d’autres termes!

Alors c’est normal cette petite période de deuil qui suit l’exposition.
Mais heureusement, la prochaine arrive vite, du 29 novembre au 6 décembre avec Marc Torikian.

Je voulais vous remercier pour Anto car vous êtes repartis avec la moitié des pièces exposées! C'est une belle performance à la hauteur de celles qu'il nous a livrées pendant le we. Anto ça rime avec beau....

A bientôt,

Fanny

Septembre 2006 - Terreaux fertiles et joyeux

Je suis vidé et plein à la fois, l'histoire est belle. J'accuse le coup, c'est fini.... Comme dit Fanny, c'est triste. La vie d'artiste à ses piquûres mais aussi ses remèdes. Exposer c'est se mettre tout nu devant les autres et vivre le dialogue. Mir-w-art de nos âmes est assurément une belle aventure. Cette rencontre avec vous tous fut pour moi un engagement sans limites vers ces petits moments de partage et d'échange. J'ai livré mes envies du moment et devant vous démontré mes forces et mes faiblesses, montré mon terrain fertile.

Le temps reprendra ses droits et la poésie son souffle -Merci à l'ami Saïd-
À toute vitesse je rejoins ma bonne étoile...
Bravo Fanny et Peter continuez à bouger, à nous aimer, à nous faire vivre.

Merci les Enfants pour la beauté de vos gestes, le coeur y est intact. Le dessin maladroit est beauté pure comme le sourire d'une esquisse.

Merci à tous d'avoir joué avec moi cette semaine,
À vous revoir dans mon paysage, j'en aurai de la chance...

Avec le sang, je retourne triste à l'atelier la tête en fête.

Anto le 29 septembre après ses frasques

Septembre 2006 - Ma peinture

Si le vent te porte jusqu'à cette expo, c'est que le sens de mes mots s'est envolé dans ma peinture... Et je n'y puis rien.

Quand je peins; c'est pour me coltiner avec l'invisible, le sacré et les signes d'une narration intérieure.
Que peut-on dire à l'oiseau qui vole? qu'il est beau et que son plumage.... ramages et autres cages.
Avons nous autre chose à lui offrir à cet oiseau là? Une terre ludique pour ces frasques où un ultime terrain vague.
Si le vent t'emporte c'est que tu est trop léger l'ami.
Qui est sur terre? qui vole dans les airs? qui nage en eaux?
Si je peins c'est pour entendre le silence du pinceau et le fracas d'un éclair sur la toile.
J'ai grandi dans l'oubli de mes mots afin d'être à jamais sans arrière pensée et peut être à la fin n'y comprendre plus rien.
C'est cet instant qui est jouissif et positif, l'effacement de l'égo.

Anto

Août 2006 - Portrait d'Anto

Merci, ma chère Fanny, de me donner l'occasion de parler d'un artiste que j'apprécie beaucoup. J'ai rencontré Anto il y a une dizaine d'années autour du Bassin de l'Arsenal à la Bastille où il exposait, un peu perdu au milieu d'artistes très contemporains. J'ai tout de suite été séduit par le côté Chaissac de sa peinture, malicieuse et spontanée avec des couleurs chaudes et vivantes qui réjouissent les cœurs les plus secs et les plus insensibles. C'est qu'il y a de la poésie, chez cet homme-là ; en plus de la chaleur humaine et de la convivialité qu'il développe naturellement et qu'il nous transmet à travers son pinceau, comme des rayons bienfaisants. Ce n'est pas par hasard du reste que son nom d'artiste est la contraction de celui d'Antonin Artaud, célèbre poète et comédien. Poésie dans les thèmes choisis : les animaux d'Anto par exemple sont presque surréalistes, à la Jérôme Bosch, ses poissons ont des visages humains ou forment les bouches de gens que l'on n'aimerait pas toujours rencontrer le soir au coin d'un réverbère. Et pourtant tout cela tient sagement dans la toile, mais l'on imaginerait très bien voir surgir tout à coup devant soi tel ou tel petit monstre échappé du tableau venir en diablotin vous chatouiller la plante des pieds.

Rassurons-nous, Anto a du métier et sera toujours le dompteur inflexible de son imagerie personnelle. Quand il peignait, allongé par terre, sur le parvis de Beaubourg, tout proche néanmoins de la Galerie Michel Ray dans le passage Molière, qui fut parmi les premiers à lui offrir ses cimaises, les gens s'arrêtaient entre deux cracheurs de feu et les conversations engagées sur le macadam continuaient à la terrasse des cafés voisins. Je ne sais si finalement le grand happening de l'an 2000 qu'il avait prévu à Beaubourg a eu lieu : il s'agissait de rassembler 2000 petits formats (10 X 10 cm) disséminés en France et ailleurs, autant de poésies, car chacun de ses petits formats était agrémenté d'une légende sibylline.

Après la période Beaubourg (Anto habitait à l'époque à Orléans) vint le loft grandiose de l'Ile Saint-Denis, aménagé comme un palais indien. Solange, sa femme, artiste elle aussi ayant œuvré dans la confection de décors de théâtre, Antonin et Justin, ses fils, et Juliette, la petite dernière, surdouée elle aussi en dessin, y recevaient avec une grande convivialité, dans des odeurs très agréables de bonne cuisine et de peinture acrylique.

Aujourd'hui, installé depuis quelques années à Sucy-en-Brie, Anto anime une galerie d'Art Singulier, la Galerie Akwaaba, où exposent ses amis et relations dans des domaines artistiques aussi variés que la peinture, la sculpture, le travail sur verre, la gravure et le fer forgé ou torsadé. Ses œuvres sont à la Galerie Catherine Clerc à Lausanne (clin d'œil à Dubuffet et au célèbre musée voisin de l'Art Brut), mais aussi à la Galerie SAM de San Francisco. En France, il expose régulièrement à Dinard à la Galerie Artemise, à Saint Mandrier près de Toulon, et enfin à Paris à La Halle Saint Pierre à Montmartre, à la Galerie Huis-Clos et chez Nadine Libert.

Je souhaite à cette exposition de la rue Gay-Lussac beaucoup plus qu'un succès d'estime et te remercie, ma chère Fanny, d'en être l'instigatrice. Anto est un grand artiste, sachons l'apprécier.

En toute amitié.

Duto

Mai 2006 - Peindre

Pourquoi faut-il désormais chercher à défendre l'acte de peindre? C'est oublier qu'il a toujours été indéfendable: "Un tableau est une oeuvre artificielle, hors de la nature : il exige autant d'intelligence que la perpétration d'un délit." (Edgar Degas, Lettre à Roger Marx)
En peignant, j'affirme une présence perçue des choses, qui n'existera en peinture que par la nouvelle connaissance que j'essaie d'en donner. Je rentre donc, inévitablement, en dissidence.
L'imaginaire, la sensation juste des formes, le choix des couleurs, n'existent qu'à ce prix. Ils réaffirment sans cesse, dans leur défi constant du réel, le droit d'exister de ce langage. Renier cet état de questionnement perpétuel serait renoncer à notre présence au monde et à ses fracas.

C.I.

Janvier 2006 - Une nouvelle année Mir-w-Art

Nous vous renouvellons à vous et vos familles tous nos voeux pour cette nouvelle année.

Mir-w-Art entame sa deuxième année et nous souhaitions vous remercier de votre soutien à tous dans l'aventure. L'année 2005 a vu la naissance de l'association, la création d'un site professionnel pour communiquer sur nos travaux, trois belles expositions et une visite d'atelier fort agréable, toutes occasions pour nous tous de nous rencontrer autour de l'art contemporain et de sensibiliser nos regards à d'autres horizons.

Cela n'aurait pu arriver sans votre présence et votre réponse à l'initiative que nous avons lancé Peter et moi. Après cette première année, nous sommes convaincus que ce projet de mécénat est nécessaire, qu'il mérite que l'on continue à se battre pour lui et à le développer encore.

Les possibilités de le faire sont nombreuses. J'entends y consacrer plus de temps dans les prochaines semaines. Par exemple, nous voudrions organiser une ou deux "conférences" sur l'art contemporain, renouveler le principe des visites d'ateliers, peut-être arriver à vous proposer une ou deux journées de visites thématiques, etc.... Bref les idées ne manquent pas mais plutôt le temps. N'hésitez pas à nous faire part de vos attentes à ce propos.

Nous continuons à rencontrer des artistes régulièrement pour vous proposer de nouvelles opportunités de contacts. Comme vous le savez néanmoins, le projet est construit sur des valeurs de fidélité et de loyauté dans le temps. C'est pourquoi dès la fin de l'année, vous aurez le plaisir de revoir des artistes que vous avez déjà rencontrés, qui vous présenteront de nouvelles pièces. Avec un peu de recul, nous sommes de plus en plus convaincus que l'attachement à un artiste et à son travail se développe dans la durée et non pas simplement lors d'une rencontre occasionnelle.

Nous nous permettons de vous solliciter pour un nouveau cycle de cotisations annuelles, qui financent pour partie les expositions organisées dans l'année. Vous constaterez que le montant en a été légèrement augmenté.

L'un des bénéfices ouvert par la cotisation est de permettre à un artiste de montrer son travail. Or, il n'est rien de plus nécessaire à un artiste que d'être confronté au regard d'un public, pour le voir réagir et enrichir sa création. Un second bénéfice consiste en une réduction pour vous, membres, sur le prix des oeuvres, négociée par Mir-w-Art avec les artistes. L'effort que ceux-ci vous consentent ainsi est significatif pour eux, qui font souvent face à de nombreuses difficultés financières. L'accès à cet effort se devait d'être plus important que par le passé d'où le relèvement de la cotisation.

Nous nous permettons de rappeler que cette cotisation a caractère de don à un organisme d'intérêt général et qu'à ce titre vous pouvez la déduire de votre revenu imposable.

Nous comptons sur vous. Les membres déjà existants pourront simplement renouveler leur adhésion en adressant le montant de la cotisation avec leur nom à l'adresse ci-après:
Mir-w-Art
Chez Fanny et Peter Koninckx
75 rue Claude Bernard
75005 Paris

Les personnes souhaitant nouvellement adhérer sont invitées à le faire en nous retournant le formulaire disponible sur le site avec leur cotisation.

A très bientôt !

Fanny et Peter

Septembre 2005 - MIXT(TE), c'est entrer dans une histoire, de celle que l'on connaît depuis l'enfance.

Ici je vois des mains, qui sortent de terre, elles ont été pétries par le travail et j'aime les regarder longtemps ; elles me font penser à ce qui recommence toujours, à ce qui ne bouge pas, malgré tout. C'est Eric qui les a peintes.
Mon regard glisse vers les panneaux peints que Pascale nous montre. Une voix chante et me rappelle les royaumes lointains où des créatures merveilleuses vivent dans l'intranquilité. Peindre comme écrire, c'est le travail de Pascale et je me laisse absorber par ces récits en images.

La mise en écho du travail de Pascale et de celui d'Eric me dit des choses sur la poésie. Leurs peintures agissent comme des souvenirs en me donnant de l'espace et du temps. Alors je peux dire que je suis habitée par elles.

Marie-Paule Jaulme

Aout 2005 - Portrait de la peinture

Parler de peinture est difficile, le discours s'épuise là où la peinture dit ce que les mots ne peuvent nommer. Parler de son travail est encore plus difficile. Pour le tenter je pourrais me demander : " pourquoi peints-tu " ; " quelle pertinence de la peinture " quelle place tient-elle en rapport à l'interface numérique, la photo, l'installation… "

Je pourrais répondre : " c'est un acte de résistance. Le plomb qui chauffe et disjoncte la machine." Lascaux est un ensemble d'individualités. Aujourd'hui chacun est dans sa caverne et les ombres se projetant sur les parois proviennent du moniteur. Et c'est tant mieux. Le statut de la peinture n'est pas remis en cause, elle a sa nécessaire place. Seulement, ultime luxe, il lui faut prendre son temps, ou plus précisément ses temps : celui de sa conception puis celui de sa contemplation. Les propriétés picturales (viscosité, épaisseur, fluidité, transparence…) propres à garder la trace et transcrire le geste font de la peinture une expérience sensible du monde (tant pour l'émetteur que pour le récepteur), ses particularités propres à inventer de nouvelles formes, de produire de novelles manières de voir, permettent de la placer éminemment par mis les pratiques les plus contemporaines.

Le parcours est sinueux, il est en train de se faire, je suis au milieu du gué, j'ai quitté la rive boisée et n'atteins pas encore le vergé. Le processus de création procède par séries. Pendant plusieurs années, mon travail a eu pour problématique le portrait, un portrait " idéal " au sens premier ;Il quêtait une identité, une individualité. Il était l'expression d'un regard intérieur.

Parallèlement, depuis 2001, c'est imposée la nécessité d'un regard vers l'extérieur.
La série des " mains peignant " et " autoportraits sans visage " questionnent, à leur tour, la place du sujet en peinture. C'est la représentation d'un " point de vue ".

En 2004-2005 dans la série les " manu-mentales ", la main reste au centre de ma recherche. La main sujet (intime) est ici prétexte à peindre. Prise comme objet, elle devient monument, sculpture plate (bidimensionnelle). Bien que de facture réaliste elle fait signe, autobiographique elle tend vers l'impersonnelle.

En fait, le véritable sujet est-il peut être la peinture elle-même ; A me représenter peindre, c'est à la peinture que je tire le portrait.

Eric Perrin

Juin 2005 - L'Atelier de Claire

L'atelier de Claire est un grand vaisseau de bois posé au bord de l'herbe.
Franchir le seuil c'est déjà voyager à travers l'espace intime du peintre, un espace étiré, allongé comme mis à plat. Un espace net et franc où tout est donné à voir, à parcourir, hormis la petite cabine nichée derrière les rideaux mi-voile mi-papier.
Un masque pourpre se fait gardien de ce passage vers un autre univers, poupe asiatique exposée au souffle de ce grand vaisseau en marche, faisant se coucher dans son sillage, les herbes d'ombre et de lumière accrochées comme des hublots ouverts sur une autre nature.
D'un geste sûr emprunt de gravité, Claire manœuvre la roue de sa presse.
Un son lourd et profond ajoute au mystère de cet instant de grâce où l'empreinte se donne sans réserve au papier amoureux...
Il y a dans cet acte créateur un corps à corps saisissant de l'artiste avec ses outils bien ajustés qui pourtant ne livrent pas l'œuvre mécaniquement.
Tout a été patiemment composé et rien n'est encore exposé, nous sommes dans cette attente ronde et vide encore de toute concrétisation, dans le secret d'une alchimie qui du plus grossier au plus subtil donne une image très propre à partir d'une matrice très sale.
Quel instant sublime, quel espoir toujours possible de toujours travailler, polir sans cesse comme le danseur affine son geste pour le faire naître naturellement du cœur de la musique.
Il y a certes dans cet art de la gravure une pure gravité à l'image de Claire toute entière absorbée dans cette geste d'encre et de papier.

Maya

Mars 2005 - Je plaide coupable

Les méandres de ma peinture désarçonnent ?
Je plaide volontiers coupable : peintre, je ne veux pas monter le même cheval pour trotter impertubablement sur un chemin en boucle.
Ma promenade me conduit souvent sur une ligne de crête.
Ici, la Vallée de la Seine, onduleuse sous le vent, là celle de l'Epte, plus intime, flirtant parfois avec de vieux amants. Toutes deux féminines.
Eponge gorgée d'une lumière opalescente, avançant un pied de chaque côté de la crête, j'ose m'imaginer au-delà de la figuration et de l'abstraction. Espérant qu'en peinture aussi, le métissage donne naissance à de beaux enfants.
Ils ne sont pas bavards. C'est que ma génération a trouvé dans son berceau le refus du discours, le silence de la peinture, tel que l'entendait Georges Bataille parlant de Manet. Ainsi ajoutait-il le peintre peut se donner alors librement au chant des formes et des couleurs, à la recherche d'un nouvel ordre de formes, un nouveau monde.
Notre époque trouée par tant de cratères, agitée par tant de maelströms meurtriers, écartalée et ravagée par tant de torrents, de tempêtes, de désastres exterminateurs, mais aussi apaisée par ces fleuves tranquilles, éblouie par des paysages utopiques, engendre ses langages.
De nouveaux outils permettent de nouvelles formes d'expression : ils ne rendent pas pour autant caduques les anciennes. Les avant-gardes artistiques de ce temps sont nécessairement multiples et plurielles. Plus aujourd'hui qu'hier.

F.H.

Février 2005 - Mot de la fondatrice

Tout a commencé par un intérêt pour les arts plastiques. La peinture et la sculpture sont des médias d'élévation spirituelle, dont les créateurs sont inspirés par une force qui dépasse le commun des mortels. Une œuvre peut faire éprouver un tel sentiment d'ouverture et de fascination totale !

Ce moment privilégié, j'ai souhaité le partager avec mes proches, leurs familles, leurs amis. Offrir à d'autres la possibilité de rencontre avec une œuvre qui renvoie un écho rendant notre vie plus légère, meilleure ? Leur proposer de créer un peu d'espace pour la beauté dans un monde où le temps est limité, segmenté et dans lequel les sollicitations visuelles, auditives, … sont nombreuses et souvent de mauvaise qualité.

Si vous êtes tentés, rejoignez l'association Mir-w-Art, aventure que j'inscris dans un très long terme. Bienvenus et beaucoup de plaisir !

Fanny Potier-Koninckx

Janvier 2005 - Poème d'artiste

Un rai de lumière vient frapper docilement une kyrielle de feuilles frissonnantes à peine tenues par des myriades de brindilles, branches, branchages, ramées, ramures, rameaux, ramilles, rouettes, flèches, gourmands, brouts, pousses et rejetons. Image reflétée sous de grandes verrières, vue à contre-jour, inversée et multipliée à l'infini par un jeu de miroirs projetant une fois de plus l'ensemble, contre un miroir suspendu à la verticale au-dessus de l'eau.

La lumière intérieure vient s'y lover.
Entrevues. Entrer et voir.
Voir se frôler ces grandes transparences lancées vers le dedans pour agrandir encore d'un seul coup d'oeil, l'être aveuglé de l'intérieur.

Parle sans nom avec l'oeil en plein soleil.
Perle d'eau où la larme baigne et s'y mire.

De la vague à l'âme.

Marc Torikian

Novembre 2004 - What is Mir-w-Art?

Mir-w-Art is a new venture from Fanny Potier-Koninckx geared towards the artistic community and those who appreciate art. Designed to bring recognition and general livelihood to local artists, Mir-w-Art is volunteer run so as to increase the profit for the artist. To increase the enjoyment of the spectator as well, Mir-w-Art also encourages art geared towards all budgets, so that the priceless work is not "hors de prix". Equally important, the goal of "Mir-w-Art" is to promote works of substance and high technique. It seeks to promote artists who create works of coherence, not flash or shock pieces.

"Mir-w-Art" comes from the French word for "miroir", and it is exactly this aspect that inspired the launching of this new project. What beloved work of art is not ultimately a mirror of the beholder? Or, at least, a mirror of fantasies? The painting is sending an image to you, and it is the work of the viewer to decipher its personal message.

We at Mir-w-Art hope you enjoy this installation. If you have any questions or comments, or wish to discuss future installations, please contact fanny@mir-w-art.org

Justine


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